L’origine multifactorielle des TMS.
Les TMS résultent d’une combinaison complexe de 6 grands facteurs :
Le facteur biomécanique
Le terme “biomécanique” désigne toute l’activité du corps (les mouvements, les gestes, les postures). Le mouvement protège notre corps. Il développe les muscles, entretient le squelette et la souplesse corporelle. Cependant, comme toutes choses, notre corps a ses limites. En cas de mouvements répétitifs, d’effort intense ou de postures inadaptées, ces limites peuvent être rapidement atteintes et entrainer l’apparition de TMS.
Le facteur cognitif
Le corps humain est régi par un organe central : le cerveau. Le cerveau reçoit et envoie des informations au reste du corps par l’intermédiaire d’un réseau nerveux complexe. Les informations objectives du corps (la fatigue musculaire ou la douleur par exemple) peuvent être biaisées par l’ajout d’informations subjectives comme le ressenti ou l’affect.
Certaines activités demandent un degré de précision élevé, une capacité de gestion des imprévus ou le traitement d’un nombre d’informations importantes. Si ce travail (appelé charge mentale) n’est pas visible, il est bien réalisé par le cerveau et constitue un facteur de fatigue tant psychologique que physique.
Le facteur psychosocial
L’entreprise est souvent décrite comme une micro-société. Les relations au sein d’une entreprise sont complexes et peuvent être une source de souffrance au travail et de TMS.
Les conflits cognitifs (inadéquation entre ce que je veux faire et ce que l’on me demande de faire), le manque de reconnaissance au travail, le stress, les conflits sociaux constituent un risque important d’apparition de TMS et de RPS.
Le facteur environnemental
Un environnement de travail inadapté à l’activité peut également présenter un facteur de risque d’apparition de TMS.
L’ambiance physique de travail (la température, la luminosité, l’hygrométrie, le bruit), l’exposition aux nuisances chimiques (produits nocifs ou poussières), l’aménagement de l’espace de travail ainsi que les outils utilisés peuvent entrainer l’apparition de TMS. Ces éléments peuvent dégrader les conditions de travail d’un opérateur de façon significative. Un plan de travail trop bas obligera l’opérateur à se baisser, aggravant ainsi le facteur biomécanique. L’exposition prolongée aux vibrations d’un outil peut par ailleurs provoquer l’apparition de TMS.
Le facteur organisationnel
Le facteur organisationnel définit le travail de l’opérateur. Il comprend le rythme de travail, les horaires, les temps de récupération, la marge de manœuvre de l’opérateur, les modes opératoires…
L’organisation du travail tient une place importante dans la prévention des troubles musculosquelettiques. Un opérateur travaillant de nuit, sans repos suffisant, a de grand risque de développer un TMS. Ce constat est le même pour un opérateur à qui on laisse très peu de marge de manœuvre quant à la manière d’atteindre ses objectifs.
Le facteur individuel
Chaque personne est différente. C'est une vérité qu’il est important de prendre en compte dans la prévention des risques d’apparition de TMS. Le facteur individuel rassemble toutes les caractéristiques qui définissent l’individu. Il s’agit de l’âge, du sexe, de la présence de potentielles pathologies, d’antécédents médicaux, expertise du travail, etc.
Ces six facteurs de risque s’influencent les uns les autres et équilibrent la balance de l’apparition de TMS.
