Qu’est-ce qu’un TMS ?

Parmi les plus fréquentes, on retrouve notamment :

• tendinopathie de la coiffe des rotateurs
• épicondylite
• syndrome du canal carpien
• maladie de De Quervain
• syndrome de Raynaud

Les TMS des membres inférieurs sont bien plus rares. Elles concernent majoritairement les genoux (hygroma du genou par exemple).

En l'absence de traitement, les troubles musculo-squelettiques peuvent entraîner une incapacité à travailler. Cependant, les TMS ne se développent pas du jour au lendemain. Ce sont des affections qui apparaissent progressivement. Au début, les symptômes peuvent être bénins et intermittents. Toutefois, ils peuvent devenir chroniques et invalidants. Ils impactent non seulement la santé au travail, mais aussi la qualité de vie en général.

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Les TMS en chiffres.

Les troubles musculosquelettiques sont une problématique de santé publique majeure. Selon Santé Publique France, les TMS représentent actuellement en France :

• 88% des maladies professionnelles : Cela signifie que la grande majorité des maladies liées au travail sont des TMS.
• La première cause de maladie professionnelle indemnisée : Les TMS sont responsables de la majorité des indemnités versées aux travailleurs par la caisse d'assurance maladie.
• 22 millions de journées de travail perdues : Chaque année, les TMS entraînent une perte significative de jours de travail. Cela a un impact économique et social majeur sur les entreprises.
• Un coût moyen de 21 500 € par TMS : prenant en compte les soins médicaux, mais aussi les pertes de productivité et les indemnités.

En outre, il est important de savoir que les maux de dos représentent plus de 20% des accidents du travail. D'ailleurs, dans le baromètre de la santé 2021 : « Près de 60 % des femmes et plus de 50 % hommes déclarent des douleurs liées aux TMS du dos (le plus souvent lombalgies hors sciatique) ou du membre supérieur (concernant le plus souvent l'épaule). »

En 2015, une enquête européenne sur les conditions de travail démontre que les maux de dos, et douleurs musculaires des membres supérieurs représentent les deux premiers problèmes de santé des travailleurs au cours de l'année précédente. La France n'est donc pas le seul pays à faire face aux TMS croissants.

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Les facteurs de risque des TMS.

L'origine des TMS est souvent multifactorielle. Cela signifie qu'il n'y a pas une seule cause identifiable. Une combinaison de plusieurs facteurs peut contribuer à leur apparition. Le principal facteur de risque des TMS est la contrainte biomécanique. Cependant, d'autres éléments peuvent également jouer un rôle. Par exemple, la pression, le manque de reconnaissance au travail ou de récupération, et les conditions de travail...

Ces facteurs de risque peuvent être classés en plusieurs catégories, parmi lesquelles on retrouve :

• Mécaniques : Le maintien prolongé de postures inconfortables, le travail statique, les gestes répétitifs, ou les efforts ou chocs excessifs, la manutention manuelle sont les principaux facteurs biomécaniques qui peuvent entraîner des TMS. Par exemple, un ouvrier qui soulève des charges lourdes tout au long de la journée est exposé à un risque élevé de TMS.
• Psychologiques : Le stress, la fatigue accumulée, le manque de reconnaissance ou un travail monotone ; ainsi que les conflits cognitifs peuvent par ailleurs contribuer à l’apparition des TMS. Le stress, par exemple, peut entraîner une tension musculaire chronique. Celle-ci augmente le risque de douleur et de blessures.
• Environnementaux : Les conditions de travail, telles que l’ambiance thermique, l’éclairage insuffisant ou l’aménagement inadapté du poste de travail...
• Organisationnels : Les rythmes de travail intensifs, les horaires prolongés, le manque de marges de manœuvre, et une mauvaise gestion des transports, ou des flux de travail...

Il est important de souligner que ces facteurs sont souvent interconnectés. Par exemple, un travailleur qui effectue des tâches répétitives dans un environnement de travail également source de stress intense, sera plus susceptible de développer des TMS.

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Quelles sont les conséquences des TMS ?

Les TMS se manifestent généralement par des douleurs et des gènes dans les mouvements. Si elles ne sont pas traitées, elles peuvent évoluer en troubles graves. Ces derniers peuvent parfois conduire à une incapacité de travail et entrainer un handicap. Les premiers signes des TMS incluent des douleurs, une raideur des muscles ou des articulations, et une perte de force. Avec le temps, ces symptômes peuvent s'aggraver. Ils rendent alors certaines tâches quotidiennes difficiles, voire impossibles à accomplir.

Voici quelques exemples de TMS fréquents selon les parties du corps touchées :

• Épaule : Le syndrome de la coiffe des rotateurs est l'un des TMS les plus courants au niveau de l’épaule. Il s'agit d'une tendinite qui peut entraîner une douleur intense et une réduction de la mobilité de l'épaule.
• Coude : L’épicondylite, aussi connue sous le nom de "tennis elbow", est une inflammation des tendons du coude. Elle provoque des douleurs qui peuvent se propager à l’avant-bras et au poignet.
• Poignet : Les syndromes canalaires, tels que le syndrome du canal carpien, sont des affections qui compriment les nerfs dans le poignet. Elles provoquent des douleurs, des engourdissements et une faiblesse musculaire.
• Main : Les tendinites au niveau de la main, comme la tendinite de De Quervain, sont des inflammations des tendons. Elles peuvent rendre les mouvements de la main douloureux.
• Affections neurovasculaires : Le syndrome de Raynaud, par exemple, est une affection dans laquelle certains doigts deviennent blancs ou bleus sous l'effet du froid ou du stress. Cela est dû à un rétrécissement des vaisseaux sanguins.

Bien sûr, l'activité professionnelle a un rôle majeur dans l'apparition de ces troubles. Les majorités des cas sont concentrées sur l'agroalimentaire, la métallurgie, l'automobile, le BTP, le transport et la logistique, la propreté, et les activités d’aide et de soin à la personne. Toutefois, tous les secteurs d'activités peuvent être touchés. Le vieillissement de la population, l'intensification du travail et des contraintes de productivité entrainent cependant une augmentation des risques.

De manière générale, les TMS peuvent entraîner une perte de performance, mais ont aussi de nombreuses conséquences humaines et organisationnelles dans les entreprises. Elles ont un impact majeur sur l'absentéisme, l'insatisfaction, le turn-over ou encore l'image de l'entreprise

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Que faire contre les TMS ?

La prévention est essentielle pour limiter l’apparition des TMS. Il est crucial de mettre en place une démarche de prévention globale qui prenne en compte à la fois les aspects physiques et psychosociaux du travail. Les TMS peuvent être identifiés directement au niveau des individus. Par exemple en détectant des plaintes de douleurs, des pathologies déjà présentes ou en consultant les restrictions médicales. Mais l'identification peut aussi se faire à un niveau plus large, au niveau de l'organisation. Pour cela, il faut analyser les indicateurs comme l'absentéisme ou le taux de rotation du personnel. Selon l'INRS, une démarche de prévention efficace repose sur une intervention en quatre étapes :

• Mobiliser : Sensibiliser et impliquer les multiples acteurs de l'entreprise, y compris la direction, les employés et les représentants du personnel. Cela permet de garantir l'engagement de tous dans la démarche de prévention.
• Investiguer : Cette phase consiste à identifier et à évaluer les risques liés aux TMS dans l'entreprise. Cela peut inclure des observations sur le terrain, des entretiens avec les employés et l’analyse des tâches de travail.
• Maîtriser : Une fois les risques identifiés, il est important de mettre en place des actions correctives pour les réduire ou les éliminer. Cela peut inclure des modifications dans l’organisation du travail, l’amélioration des postes de travail, ou encore l’adoption de nouvelles méthodes de travail.
• Évaluer : Enfin, il est essentiel d’évaluer l’efficacité des actions mises en place pour s’assurer qu’elles atteignent les objectifs de réduction des TMS.

Les leviers d'actions sont très nombreux et il est possible d'agir sur plusieurs facteurs. L'organisation du travail, l'aménagement des postes, le choix des outils, ou encore la formation des salariés permettent de réduire considérablement les risques.

Si vous souffrez vous-même de troubles musculosquelettiques, il est primordial de consulter un professionnel de santé afin de connaître le stade et le niveau d'atteinte. Celui-ci pourra vous accompagner dans une démarche de trois réhabilitations en vous proposant par exemple des exercices. Il est difficile de revenir en arrière, cependant, il est important de prévenir l'aggravation de votre état. N'hésitez pas à prendre contact avec votre service de santé au travail.

Pour aller plus loin, l'INRS a récemment proposé un webinaire intitulé : Les troubles musculosquelettiques (TMS) d'origine professionnelle. Le site officiel de l'INRS regorge également de documentations pour approfondir votre démarche.