Exosquelette militaire : les enjeux du soldat augmenté

L'essentiel à savoir sur les exosquelettes militaires.

Types principaux :

• Exosquelettes passifs : mécaniques, sans moteur, plus légers
• Exosquelettes actifs : motorisés, plus puissants, mais plus lourds et énergivores

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État actuel : Technologie en phase de déploiement limité. Les modèles passifs sont déjà utilisés sur le terrain. Les versions actives restent principalement au stade expérimental.

Principaux acteurs : États-Unis (DARPA), France (DGA), Chine et Russie développent leurs propres modèles.

Utilisations militaires : Logistique, port de charges lourdes, assistance aux blessés, maintenance technique et amélioration de l'endurance.

Limites actuelles : Autonomie limitée des batteries, poids encore important, coût élevé, adaptation morphologique complexe.

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Exosquelette militaire : Usages concrets.

Les armées du monde entier explorent les usages de l’exosquelette militaire. Les dispositifs testés ou en développement visent à répondre à cinq grands besoins :

1. Port de charges lourdes‍
   En opération, un soldat peut porter jusqu’à 40 kg de matériel : armement, munitions, ravitaillement. L’exosquelette permet de transférer ce poids vers le sol. Il réduit ainsi la pression exercée sur les articulations et les muscles.
2. Amélioration de la mobilité ou de l’endurance
   Lors de longues marches en terrain hostile (montagne enneigée, forêt tropicale) l’exosquelette agit comme un soutien musculaire. Il prolonge l’autonomie physique du soldat. Il réduit la fatigue cognitive en allégeant la charge physique constante. Le 1er régiment de chasseurs parachutistes et 13e BCA* ont notamment expérimenté ce type d’appui.
   *Le bataillon de chasseurs alpins : une unité militaire de l'Armée de terre française, spécialisée dans le combat en montagne
3. Stabilisation de la posture (tir, fatigue)
   Lors de patrouilles type Sentinelle, le maintien d’une posture droite est source de tensions musculaires. D'autant plus avec le port d'un gilet pare-balles. Un exosquelette permet alors de soulager les muscles dorsaux et cervicaux. Il limite la fatigue et préserve la vigilance des soldats.
4. Assistance aux soldats blessés
   En cas d’évacuation, la capacité à extraire un camarade sous le feu ou à progresser avec un blessé est cruciale. L’exosquelette facilite le port de charges exceptionnelles tout en laissant une main libre. Il permet le maniement des armes ou la mise en place des gestes de secours.
5. Maintenance technique
   Dans les armées de l’air et de mer, les mécaniciens sont soumis à des postures contraignantes et répétitives. Exactement comme dans l'industrie, ils pourraient bénéficier d'exosquelettes de travail. Ces derniers permettent de limiter les risques de TMS, d'améliorer la sécurité au travail.

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Limites et controverses de l'exosquelette de combat.

Malgré un intérêt opérationnel évident, les exosquelettes militaires restent confrontés à des freins importants :

• Poids : les versions actives, motorisées, pèsent généralement plus de 15 kg. Une contrainte énorme dans les environnements déjà exigeants.
• Autonomie : les batteries intégrées ne permettent pas encore une utilisation prolongée en opération sans recharge. Les dispositifs passifs sont plus légers, mais offrent un soutien limité.
• Bruit et discrétion : les actionneurs mécaniques et hydrauliques émettent du bruit, compromettant les missions furtives.
• Adaptation morphologique : les différences de morphologie entre soldats compliquent l’ajustement précis des dispositifs.
• Coût de déploiement : entre le prix unitaire, la formation, la maintenance et le remplacement, les budgets explosent.
• Éthique : où commence le transhumanisme ? Peut-on encore parler d’humain quand le soldat est partiellement assisté par la machine ? Jusqu’où aller dans l’augmentation ?
• Risque de dérive : une technologie conçue pour le champ de bataille pourrait-elle être utilisée à des fins civiles, autoritaires, ou renforcer des régimes oppressifs ?

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Ces questions doivent être anticipées. La France, par exemple, défend une position prudente : anticiper sans précipiter, innover sans franchir les limites éthiques.

Des exosquelettes à l'armée : Futur et perspectives.

À court terme, l’avenir des exosquelettes militaires passera par :

• Une spécialisation par usage : il est peu probable qu’un seul dispositif réponde à tous les besoins. Les exosquelettes de demain seront modulaires. Ils s'adapteront à des contextes précis : tir, logistique, combat rapproché…
• Un renforcement discret : les programmes actuels visent à augmenter la capacité d’action sans transformer l’apparence du soldat. Bien loin de l’idée de « super-soldat » à la Iron Man.
• Des retombées civiles : de nombreuses technologies testées dans le cadre militaire trouvent une seconde vie dans le civil. C'est également le cas des exosquelettes. Désormais, ils sont utilisés dans le BTP, l'industrie, voire soins aux personnes handicapées.
• Des partenariats stratégiques : États, start-ups et industriels devront coopérer étroitement. C’est le cas en France avec la DGA, ou aux États-Unis avec la DARPA.
• Un cadre réglementaire : l’encadrement juridique des « soldats augmentés » devra garantir la réversibilité des dispositifs, la préservation de la responsabilité individuelle et le respect de la personne humaine.