Comprendre les facteurs organisationnels et humains (FOH).
Les facteurs organisationnels
Les facteurs organisationnels englobent tous les éléments liés à la structure et au fonctionnement d’une entreprise. Ils déterminent le cadre dans lequel les salariés évoluent au quotidien. Parmi ces facteurs, on peut citer ⤵️
- La planification des tâches : flux de production, répartition des charges de travail et gestion des cadences.
- Les ressources disponibles : personnel, matériel, outils et équipements adaptés.
- L’organisation des horaires : travail de nuit, horaires irréguliers ou prolongés, qui peuvent perturber les rythmes biologiques.
Les facteurs humains
Ils sont liés à l’état physique, psychologique et social des individus au sein de l’entreprise ⤵️
- Les états individuels : fatigue, stress, troubles du sommeil, ou encore la perception des risques.
- Le collectif de travail : esprit d’équipe, relations interpersonnelles et qualité des interactions entre les membres d’un même groupe.
- La compréhension des consignes : clarté des processus, formations adéquates et capacité à appliquer correctement les consignes.
Ces deux catégories interagissent en permanence, créant des dynamiques parfois propices à l’émergence des TMS.
Les facteurs organisationnels et humains : une approche systémique.
Ce qui distingue les FOH, c’est leur interdépendance. Par exemple, une organisation inadéquate peut générer un stress élevé. Celui-ci se traduit ensuite par une fatigue accrue. Fatigue qui réduit la vigilance et augmente leur exposition aux risques physiques. Cette interaction constante rend impératif une analyse globale des risques, prenant en compte à la fois les aspects organisationnels et humains.

Les FOH comme catalyseurs des TMS :
Les conditions de travail influencent directement les postures, les gestes et les mouvements des salariés. Certains éléments, souvent ignorés, peuvent amplifier les contraintes physiques ⤵️
- Un matériel obsolète ou mal entretenu.
- Un environnement de travail bruyant, mal éclairé ou soumis à des températures extrêmes.
Ces facteurs contraignent les employés à adopter des postures compensatoires. Ces dernières augmentent les tensions musculaires et articulaires, donc le risque de TMS.
Exemple concret : Un opérateur dans une usine manipulant des outils usés ou inadaptés devra forcer sur ses muscles. Il augmente donc le risque de développer des douleurs chroniques.
Un climat de travail harmonieux favorise une vigilance collective et une entraide naturelle. En revanche, un environnement tendu, marqué par un manque de communication ou d’entraide, peut générer du stress et des comportements à risque.
Exemple concret : Dans une équipe où la cohésion est faible, les travailleurs hésitent à signaler des dysfonctionnements, comme une machine défectueuse. Cela peut alors aggraver les conditions de travail pour tous.
Les décisions prises par le management impactent directement la sécurité des employés. Des choix inappropriés, comme imposer des cadences irréalistes ou réduire les effectifs sans ajustement des charges, augmentent la probabilité de comportements dangereux.
Exemple concret : Dans un entrepôt, une cadence de production trop rapide oblige les salariés à exécuter des mouvements répétitifs et mal contrôlés. Ces derniers favorisant l’apparition des TMS

Comment intégrer les FOH dans la prévention des TMS ?
La prévention passe par une identification rigoureuse des FOH. Cela nécessite de ⤵️
- Examiner les processus existants : détecter les cadences excessives, les horaires inadaptés ou les équipements inadéquats.
- Identifier les moments critiques : phases de changement, pics d’activité, ou transitions organisationnelles.
- Comprendre les comportements : au lieu de blâmer les erreurs humaines, chercher leurs causes sous-jacentes, souvent liées à des défauts d’organisation.
Levier 1 : L’individu
- Former les salariés aux bonnes postures et gestes.
- Sensibiliser sur les risques liés au stress et à la fatigue.
- Encourager les retours d’expérience pour mieux comprendre les difficultés rencontrées sur le terrain.
Levier 2 : La situation de travail
- Investir dans l’amélioration de l’ergonomie des postes de travail, avec des exosquelettes par exemple.
- Réduire les nuisances environnementales comme le bruit ou les vibrations.
- Maintenir régulièrement les équipements pour éviter les défaillances.
Levier 3 : Le collectif
- Favoriser un esprit d’équipe par des activités collectives et des réunions régulières.
- Encourager les échanges entre collègues pour une vigilance partagée face aux risques.
- Créer un environnement où chacun peut signaler des anomalies sans crainte.
Levier 4 : Le management
- Former les managers à intégrer la sécurité dans leurs décisions.
- Réaliser des ajustements d’objectifs pour limiter les pressions inutiles.
- Faire preuve d’exemplarité pour montrer l’importance de la sécurité.
L’implication de tous les niveaux hiérarchiques est essentielle pour garantir une prévention efficace. Chaque collaborateur doit être encouragé à signaler anomalies ou comportements à risque. Ce retour d’information peut ensuite être utilisé pour affiner les politiques de sécurité et prévenir l’apparition des TMS.
Les bénéfices d’une stratégie FOH bien intégrée.
Investir dans les facteurs organisationnels et humains apporte des avantages significatifs ⤵️
- Réduction des accidents de travail : En diminuant les contraintes organisationnelles et humaines, les entreprises réduisent les arrêts liés aux TMS.
- Amélioration du bien-être au travail : Un climat de travail apaisé favorise la motivation et limite le turnover.
- Productivité accrue : Un salarié en bonne santé, soutenu par une organisation adaptée, est naturellement plus performant.
- Renforcement de la culture de sécurité : En intégrant les FOH dans la stratégie de prévention, les entreprises développent une culture où sécurité et efficacité vont de pair.

Les facteurs organisationnels et humains en bref :
Les facteurs organisationnels et humains jouent un rôle crucial dans la prévention des TMS. Pourtant, ils sont encore trop souvent négligés. Leur prise en compte permet de réduire considérablement les risques pour les salariés. Elle permet aussi d’améliorer durablement les performances des entreprises. Grâce à une approche systémique et proactive, il est possible d’instaurer un environnement où sécurité et productivité se renforcent mutuellement. Pour cela, il est possible de travailler avec un cabinet d'ergonomie. L'expertise de l'ergonome et sa capacité à analyser les situations de travail peuvent être de précieux atouts. Son regard objectif sur l'organisation interne et les processus permet de soulever des problématiques mal identifiées. Son travail n’est pas de trouver l’organisation parfaite. Mais, de composer et trouver les pistes les plus appropriées pour les opérateurs et pour l’organisation afin de répondre au maximum des attentes.
Envie de faire un point sur les facteurs organisationnels et humains au sein de votre entreprise ? Notre équipe vous accompagne !