Principe de prévention n°1 : Eviter les risques.
Une situation de travail peut exposer le travailleur à des dangers :
- efforts physiques excessifs,
- bruit,
- stress,
- rayonnement électromagnétique,
- électricité,
- température ou pression extrême,
- utilisation d'outils...
Chaque danger peut provoquer un dommage plus ou moins grave (TMS, RPS, électrocution, coupure, …). Le risque découle directement de l'exposition à un danger. Il correspond à la probabilité, plus ou moins importante, d’apparition du dommage.
Exemple : Un électricien est exposé à un danger, l'électricité. Cette exposition au danger crée un risque d'électrocution. La mise en place de solution de prévention des risques professionnels vise donc à éviter au maximum les situations à risque.
Cela peut se faire de deux façons :
- En supprimant le danger
- En supprimant l’exposition au danger
Pour un électricien cela peut se traduire par :
- Travailler hors tensions
- Le port des EPIs
Principe n°2 : Evaluer les risques qui ne peuvent être éviter.
Dans certains cas, le danger ou l’exposition à ce danger ne peuvent pas être supprimés. L'objectif de la prévention est donc de réduire au maximum le risque d'apparition et la gravité du dommage.
Pour cela, une méthode consiste à définir la gravité du risque.
Cette gravité correspond à : La fréquence d'exposition au danger × la gravité du dommage probable.
L’évaluation des risques est une étape essentielle et obligatoire (depuis 2001) de la prévention en entreprise. Elle prend la forme du Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels (DUERP).
Ce document recense et hiérarchise les risques pour planifier les actions de prévention. Dans certains cas, il est impossible de supprimer entièrement les risques. Plus la situations implique des composantes, plus le nombre de danger (et de risque) est important.
Exemple : Le risque zéro d'accident de la route n'existe pas. Ce risque ne peut pas être supprimé mais sa gravité peut être réduite :
- En conduisant moins vite, l'accident sera moins violent (gravité du dommage)
- En conduisant moins souvent, la fréquence d'exposition au danger de la conduite diminue
L'objectif de la prévention est d'arriver au plus proche de la situation "zéro risque", dans la mesure du possible et de l'acceptable pour le travailleur.
Principe de prévention n°3 : Combattre les risques à la source.
Définir la source réelle du risque est une tâche complexe qui nécessite une analyse profonde de l'activité et du travail réel. Comprendre ce travail réel permet d'identifier et de supprimer la source du risque.
Exemple : Un travailleur manipule un cutter pour découper des emballages de colis. Il est exposé à un risque de coupure. L'entreprise identifie ce risque et met en place des gants anti coupure. Le risque de dommage (coupure) est réduit. Mais il n'est pas nul car sa source (l'utilisation du cutter) subsiste.
Vous connaissez l'expression "mettre un pansement sur une jambe de bois". C'est la même chose avec la prévention, si l'on solutionne la conséquence et non la cause du risque. Pour être certain d'avoir supprimé la source du risque, il faut l'identifier et penser la solution.
Pour cela, il est bon de se demander si tous les travailleurs, quel que soit leur équipement ou façon de travailler, peuvent opérer sans risque sur ce poste de travail ?
Principe de prévention n°4 : Adapter le travail à l'Homme.
Sur une semaine de 5 jours, nous passons 35h à travailler et 38h à dormir. Il serait insensé de dormir sur un lit pour enfant, inadapté à notre taille. Pourtant, on retrouve ce non-sens au travail.
- des zone des rangements hors de portée,
- des zones de travail au sol,
- des espaces trop restreints,
- des objectifs inatteignables,
- des tâches infaisables…
Adapter le travail à l'Homme signifie le transformer en tenant compte des caractéristiques du travailleur.
Il est important de concevoir un travail adapté mais également adaptable. Pour cela, il est important d'intégrer la notion de variabilité inter individuelle. Celle-ci correspond aux différences entre les individus :
- taille,
- âge,
- forme physique,
- expérience et savoir-faire,
- besoins, préférences…
La notion de variabilité intra individuelle doit également être prise en compte.
Celle-ci correspond aux différents changements qui rythment la vie d'un individu :
- son parcours de vie,
- ses expériences pro et perso,
- son âge,
- son état de santé actuel,
- ses motivations, …
Exemple : Donner la possibilité de régler la hauteur du poste de travail en fonction de sa taille (variabilité inter individuelle).
Permettre d'alterner les positions assis et debout selon son état de fatigue (variabilité intra individuelle).
Le travail doit être pensé de manière à prendre en compte ces variabilités.
Cela permet au travailleur d'adapter son travail selon ses préférences, se besoins et ses objectifs.

Principe de prévention n°5 : Tenir compte des évolutions techniques.
Ce 5e principe de prévention est fondamental dans un monde ou le travail est en constante évolution. Il est important de se tenir informer des innovations et de la recherche en matière de prévention, d'ergonomie, et d'ingénierie.
Exemple : Dans le cadre de prévention des TMS, un exosquelette peut être une solution efficace. Les évolutions technologiques dans ce domaine sont considérables. Aujourd'hui, les exosquelettes de notre gamme pèsent moins de 2kg. Ils s'intègrent donc parfaitement au quotidien des travailleurs. Une grande différence avec leurs prédécesseurs qui avoisinaient les 6kg.
Cependant cette évolution est à double tranchant. L'innovation apporte sans conteste de nouvelles solutions de prévention. Elle est aussi à l'origine de nouveaux risques.
Par exemple : L'introduction de nouvelles machines peut modifier la liste des dangers sur le lieu de travail.
La prévention doit donc rester flexibles pour s'adapter à ces changements. Cela implique de rester informé des avancées technologiques. Mais également, de comprendre comment elles affectent les risques.
En tenant compte des évolutions techniques et organisationnelles, on favorise un environnement de travail plus sûr et plus adapté au travail moderne.
Principe n°6 : Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l'est moins.
Comme on l’a dit plus haut, certains dangers ne peuvent pas être supprimés car ils font partie intégrante du travail. On ne peut pas enlever ses couteaux à un boucher. On ne peut pas non plus supprimer tout contact avec l'électricité dans le quotidien d'un électricien.
L’enjeux du préventeur est de trouver le bon compromis entre la sécurité et la faisabilité. L'objectif est :
- de mettre en place des conditions de travail (via la modification des process, de l'environnement, de l'outillage, …)
- et de favoriser la santé du travailleur
Tout en lui permettant d'atteindre ses objectifs.
Principe de prévention n°7 : Planifier la prévention.
La mise en place d'une action de prévention s'inscrit dans un cadre défini au préalable.
Un projet de prévention doit intégrer toutes les parties prenantes de l'entreprise :
- le(s) responsable(s) d'équipe,
- la direction,
- le service de santé
- les travailleurs directement exposés aux risques.
Les acteurs doivent identifier les risques (via le DUERP) et les hiérarchiser selon l'urgence/la gravité. Il s'agira ensuite de définir un calendrier, et de mettre en place des solutions de prévention. Enfin, il est important d'évaluer l'impact de ces solutions.
Cette démarche de prévention doit être globale. Elle doit donc s'attaquer à l'ensemble des risques présent dans l'entreprise :
- physique,
- chimique,
- psychologique,
- incendie,
- électrique,
- biologique,
- psychosociaux
Il est également important de prendre en compte toutes les dimensions du travail dans un projet de prévention :
- la technique,
- l'organisation du travail,
- les conditions de travail,
- les relations sociales, …
Principe n°8 : Privilégier les mesures de protection collective.
Ce principe s’inscrit dans la continuité des principes n°3 et n°4 des 9 principes de prévention. Adopter des mesures de prévention collective élimine le risque pour tous les travailleurs.
Exemple : Prenons le cas d’un manutentionnaire qui découpe des emballages. S’il porte des gants anti-coupure, la solution est individuelle. Le risque demeure pour quiconque ne les porte pas.
Par le passé, la prévention des risques reposait souvent sur des méthodes centrées sur le travail visible. Cela menait à des solutions individuelles, perçues comme plus simples à appliquer. La logique était rapide : "problème = solution". Ces mesures sont efficaces sur le moment. Toutefois, elles peuvent poser des contraintes pour le salarié. Par exemple, des gants anti-coupure peuvent réduire la dextérité. Ansi, ils compliquent des tâches demandant de la précision. De plus, ces solutions individuelles, elles doivent être déployées pour chaque personne concernée. Cela peut vite devenir coûteux et peu pratique.
En revanche, les mesures de protection collective reposent sur une approche plus réfléchie : "problème = analyse = solution". L’objectif est de concevoir une solution adaptée et universelle. On protège ainsi l’ensemble des travailleurs exposés au risque. Cela permet également d'améliorer globalement les conditions de travail.
Principe de prévention n°9 : Donner des instructions appropriées aux travailleurs.
La mise en place de solutions de prévention n'est pas une fin en soi. Ces changements ont pour objectif de préserver la santé (physique et mentale). Ces objectifs doivent donc être expliqués et compris par les travailleurs. Sinon, ils risquent d'être rejetés en pratique.
Une partie importante de la prévention correspond à la sensibilisation aux risques. Les travailleurs doivent être au fait des risques présents sur leur poste de travail et dans l’entreprise en général. Ils peuvent ainsi prendre part activement à la démarche de prévention. Ils sont particulièrement bien placés pour identifier les dangers. Mais leur expérience du poste, leur permet également de proposer des solutions à mettre en place.
Bonus : écouter les travailleurs.
L'émergence de l'écoute des travailleurs marque une évolution significative. La manière dont les entreprises abordent la sécurité et le bien-être au travail évolue encore.
Le fondement de ce principe est simple : ceux qui exécutent les tâches quotidiennes sont souvent les premiers à remarquer l'émergence de risque et à comprendre les besoins du poste.
Concrètement, cela implique un changement de culture au sein des entreprises. Les salariés sont désormais encouragés et habilités à signaler les risques potentiels. Ils peuvent ainsi exprimer leurs préoccupations. Ils contribuent activement à l'amélioration des conditions de travail.
Ce principe de prévention des risques professionnels est d'avantage tourné vers l'humain. Les les relations et les communications inter métier sont encouragées. Elles poursuivent toutes un objectif commun : améliorer les conditions de travail.
Ce précepte fait écho à un principe clé de l'ergonomie : prendre en compte les besoins et les préférences dans la transformation du travail.
Ce qu’il faut retenir des 9 principes de prévention :

Appliquer les 9 principes de prévention grâce à HMT.
HMT est d'une part fabricant d'exosquelette mais aussi un cabinet d'ergonomie !
Nos ergonomes vous accompagnent dans votre démarche d'amélioration de la santé, sécurité et bien-être au travail. De l'analyse de votre activité, à la mise en place des solutions, tout en passant par le dialogue avec vos équipes, nous sommes à vos côtés. Nous établissons ensemble la démarche la plus adaptés à votre entreprise.
Envie d'en savoir plus ? Notre équipe répond à vos questions.